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mercredi 1 mars 2017

Dubaï.

La MAGNIFIQUE OU L'HORRIBLE
Dubaï


       
Eblouissante!!! Le hublot de l'airbus A320 de la compagnie Emirates m'offre la première vue sur cette cité qui projette sa lumière sur le désert.
        Ce 22 décembre 2006 je fais route sur la France avec 8 heures d'escale à Dubai. Pas question de rester à dormir sur les banquettes du somptueux aéroport, je me présente a l'immigration et me voila sur le parking à la recherche d'un taxi avec un visa gratuit de 60 jours.
        Transaction facile avec Hamal qui possède une Piiiigeot 406 climatisée.  Marché conclus pour 5 heures de ballade pour découvrir la majestueuse ou la monstrueuse cité des pleurs ou de la joie.
        Capitale d’un des sept Etats composant les Emirats arabes unis, fédération née en 1971 à la suite du retrait de la Grande-Bretagne, Dubaï n’a jamais eu de ressource pétrolière importante, contrairement à Abou Dhabi. Par contre elle affirme sa vocation de carrefour intercontinental  et de lieu touristique grand luxe.

        Une brève page d'histoire.

        Au début de l’année 2000, son altesse le général cheikh Muhammad Bin Maktoum, ministre de la défense des Emirats arabes unis, a annoncé lors d’une conférence de presse que le gouvernement de Dubaï s’ouvrait à la révolution Internet et à la nouvelle économie.
         Abou Dhabi, grâce à son pétrole, est le plus riche.
        A Dubaï, au contraire, les affaires ont toujours été la grande affaire. Seule leur échelle et aussi leur nature ont évolué  de manière impétueuse. Il y a à peine plus d’une génération, le cheik Rashid, fondateur de la Dubaï moderne, était établi au bord de la célèbre baie et prenait quelques dirhams pour la faire traverser sur ses ferry-boats. Aujourd’hui, sous son fils Muhammad souverain par défaut puisque son frère aîné s’intéresse davantage aux chevaux qu’au gouvernement, Dubaï est peut-être devenue la « ville globale » et le « carrefour intercontinental » dont le développement est le plus rapide au monde.

        Dubaï a produit intérieur brut (PIB) de 16 milliards de dollars, elle ne pèse rien par rapport à ses modèles, comme par exemple Singapour, tout au moins pas pour l’instant. Mais elle est extraordinairement dynamique, ambitieuse et prospère. La ville s’abreuve de superlatifs et le Guinness Book of Records guette chaque nouvel exploit. Ceux-ci s’appliquent en général à tout ce dont « Maktoum & Cie » du nom de la dynastie régnante, peut s’enorgueillir. L’hôtel le plus haut et le plus luxueux du monde, comme l'invraisemblable Bourj al-Arab, crée sur une île artificielle dans le Golfe. La « zone franche » de Jebel Ali, le plus grand port artificiel jamais construit.
        Mais il est un record qui n'est jamais mis en avant est qui pourtant est le plus typique : la population immigrée qui, en proportion du nombre de citoyens, est la plus forte au monde. Sur l’ensemble des Emirats, dont la population s’élève à environ 2,5 millions d’habitants, les natifs sont sept fois moins nombreux que les étrangers. Ces derniers ne sont, pour la plupart, pas arabes : 1,2 million d’Indiens, 600 000 Pakistanais, 100 000 Iraniens, et des ressortissants de dizaines d’autres nations, dont 50 000 Britanniques.

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        Les chauffeurs de taxi, c'est bien connu, savent et connaissent tout. Mon chauffeur parle librement et volontiers, il répond à toutes mes questions.
        Je découvre tout le système Dubai.
     
Le cheikh Muhammad est entouré de dirigeants très cultivés et qui bien sur partagent ses vues. Il est obstinément tourné vers la modernité, il use de l’autorité autocratique que lui confère la tradition, il est capable de prendre des décisions et de les faire appliquer avec une rapidité et une habileté étonnantes. Les ressources financières sont moins importantes que l'on imagine, mais elles sont employées de manière  efficace et positive, de plus un inépuisable vivier de main d’oeuvre (je reviendrai sur ce sujet) et de compétence étrangères font le reste.
 
        Le système et la société sur lesquels règne le cheikh sont uniques par leur ouverture d’esprit et leur variété ethnique. On ne trouve ici que quelques traces de fondamentalisme islamiste. Globalement très conservateurs, les habitants de Dubaï, en dehors d’une petite élite, ont tendance à rester entre eux. Et la philosophie officiellement édictée, réellement pratiquée, est celle de la tolérance mutuelle.
 
        Les restaurants, terrasses, bars et boîtes de nuit sont innombrables; bien qu’interdites d’exercice, les prostituées provenant de différents pays d'Asie, abondent. L'alcool n’est prohibé que le jour de l’anniversaire du Prophète, de 6 heures du matin à 6 heures du soir. Les femmes, occidentales et même arabes, se rendent seules sans aucune gêne au cinéma ou dans les boîtes de nuit. Ceci me rappelle le pays dans lequel je réside actuellement : La Malaisie, qui est lui aussi très libéral. En tous les cas le plus libéral d'Asie après Doubaï.
 
        La vocation internationale de la ville s’appuie sur une infrastructure flambant neuve. Et malgré la précipitation avec laquelle elle a été établie et construite, elle reste bien conçue, correctement réalisée et d’un goût acceptable, ce qui fait de Dubaï une ville où il fait bon vivre. L’ordre règne. L’administration est remarquablement efficace et peu corrompue. Le cheikh Muhammad se livre lui-même à des inspections impromptues.
 
       Encore plus surprenant, Dubaï est verdoyante. Située dans une des régions les plus arides du monde, elle absorbe presque quatre fois plus d’eau par habitant que la moyenne mondiale. La quasi-totalité est produite par désalinisation, elle irrigue les parcs artificiels, tous presque aussi frais qu’une forêt anglaise, ou le bord d’immenses autoroutes immaculées et bien sûr les terrains de golf. Quatre des plus réputés au monde ont poussé en dix ans, dont un éclairé aux projecteurs pour les parties nocturnes. Et le sport n’est qu’un des nombreux moyens de faire une incessante promotion. La Dubaï World Cup est la course de chevaux la mieux dotée du monde.
 
        Pour le moment, le mirage fonctionne, et à plein rendement. Alors que les pays voisins trainent les pieds, Dubaï connaît un boom hôtelier fulgurant. Burj el Arab est un hôtel pas comme les autres. Le premier 7 étoiles du monde.
L'hôtel étant, depuis sa construction, un landmark et une curiosité touristique, l'entrée est payante. A moins d'y loger (nuitée à partir de 600 $US) ou de rendre visite à un résident, il faut s'acquitter d'un droit de passage d'environ 50 $US (pouvant être réinvestis en consommations) pour avoir droit aux halls, salons et bars décorés dans une profusion d'or digne du plus kitsch des mille et une nuits.

        Les souks de la médina sont hauts en couleur, riches en produits venant de tout l'orient et offrent une image moins aseptisée que celle des shopping malls ultramodernes.
 
Les Promoteurs de Dubai ne se sont pas contentes de ce que la nature  leur a donné. Il fallait frapper un grand coup, créer quelque chose de tout à fait exceptionnel. Palm Island, une opération pharaonique visant à faire sortir des eaux une ile artificielle en forme de palmier dont les branches sont des ilots bordés par des lagons tropicaux, ainsi qu'un archipel tout aussi artificiel que le précédent, en forme de planisphère.

   
        Sports d’hiver grâce à Ski Dubaï, un complexe installé dans un centre commercial avec des pistes de ski couvertes avec neige artificielle et moniteurs venus d’Europe, on donne, parait il, avec le forfait pour les remontées mécaniques un bip pour recherche en cas d'avalanche!!!
  



        Il y a des bus qui assurent comme dans toutes les villes le transport pas cher, mais ici il sont amphibie et traversent le grand canal au milieu des boutres.



Mais Dubaï n'est pas seulement le luxe, la belle vie, les vacances de rêves pour tout un chacun ou un paradis pour milliardaires...

        Evidemment de nombreux musulmans considèrent que Dubai est la honte de l'Islam. Nombreux sont les pays sales dans le monde, mais j'ecris qu'à mon sens Dubai PUE!

       Coté mer, peu de fond, eau trouble, pas de coraux, juste du sable. Un climat écrasant avec des maxima à 50 ° qui oblige une vie sous air conditionné. Un responsable affirme que Dubai souhaite laisser à la postérité l'équivalent des pyramides égyptiennes ou maya, il n'en sera rien, pure utopie. Le pays offre des avantages certains, on peut y faire du commerce sans taxes, sans TVA, les entreprises se sont installées là-bas, par centaines. Les banques aussi ainsi les trafiquants de toutes sortes.

        Pour construire vite et gigantesque, il faut une main d'oeuvre énorme. NOUS Y VOILA! Main d'oeuvre à bon marché, de véritables esclaves, les ouvriers sont des immigrés, Indiens, Indonésiens, Chinois. Les passeports sont en général confisqués  à l'arrivée et ne pourront etre récupérés qu'en fin de contrat, lesquels sont truqués. Les "émirati"  laissent les kapos Indiens, Indonésiens, Chinois faire le sale boulot de la gestion de cette main d'oeuvre, un ouvrier gagne environ entre 4 et 7 $US par jour pour 12 ou 14 heures de travail, ils sont logés dans des conditions déplorables, chambre minuscule et insalubre ou s'entassent environ dix-sept personnes. Les lits ne sont pas assez nombreux, pas d'électricité ni eau.
A Dubaï il y a un suicide d'ouvrier du bâtiment par semaine.

        
Les travailleurs domestiques sont confrontés à un vaste éventail d’abus très graves. Souvent les femmes et les filles sont prisonnières de situations de travail forcé ou font l’objet d’un trafic qui les contraint à accepter un travail de domestique dans des conditions proches de celles de l’esclavage avec bien sur abus sexuel qui se produisent souvent dans des domiciles privés, loin de tout regard extérieur.

        Il y a eu un mouvement de révolte en mars 2006. Extrait du NOUVELOBS.COM | 22.03.06 | 16:17 :
"Mécontents des conditions de travail, 2.500 ouvriers du chantier Burj Dubaï se sont révoltés et ont causé près d'un million de dollars de dégâts. Révolte des ouvriers de la plus grande tour du monde (AP). L a construction de la plus haute tour du monde, "Burj Dubaï", a cessé mercredi 22 mars après la rébellion des ouvriers mécontents des traitements et des bas salaires. Les 2.500 employés ont causé presque un million de dollars de dégâts en vandalisant les voitures et les bureaux, selon le gouvernement des Emirats Arabes Unis."
  


        Je retourne à l'aéroport en m'envole pour Paris avec une sensation de vertige!

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