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jeudi 2 mars 2017

Laos étonnant et beau.



Merveilleux LAOS

Que cela soit dit  sans détour: j'ai aimé, aimé, adoré.








      Je commence à bien connaître l'Asie, ce pays dés les premiers jours m'a murmuré àl'oreille: " Prends garde Capitaine je risque fort de devenir ton pays préfèré !" Vishnou : l'un des dieux de la trinité bramahnique, le protecteur monté sur Garuda,  oiseau fabuleux, doté d'un corps humain et d'une tête de vautour ne s'est pas trompé.
            Je le place exe-àquo avec mon Cambodge d'adoption.

       Depuis quelques années le pays aux millions d'éléphants s'est ouvert au tourisme. Seulement 236 000 km2 avec 5,5 millions d'habitants.
La République Démocratique Populaire du Laos  se situe parmi les pays les plus pauvres. Elle est coincée entre la Thaïlande et le Vietnam, elle doit donc être attentive et prudente face àces deux ogres, chacun dans son style spécifique.

        Jusqu'à la révolution de 1975 le Laos possédait une structure féodale. La plus grand partie du pays est  recouverte de forêts tropicales avec des essences précieuses comme le teck et le palissandre. La belle et pure richesse du Laos se situe au niveau des rizières. Nous verrons plus loin le plaisir de danser dans une rizière (sèche) transformée en discothèque.
Un point important est regretté par le Capitaine, il ne possède pas d'accès a la mer. Mais il a le Mékong qui le traverse du Nord au Sud.
Des l'arrivée on est saisie par la tranquillité, la gentillesse des laotiens.


    Une courte page d'histoire.

           Les vestiges laissés  par les premiers habitants du laos sont certainement les célèbres jarres de la "plaine des jarres" non loin de Phonsavan que l'on peut voir dans la province de Xien Kouang.
          Dés les premiers siècles de notre ère les Khmers exerçaient leur influence sur le sud du pays, le Vat Phou en est la preuve.
          Dans la seconde moitié du XIXème siècle la France était présente en Indochine. Notre pays envoie des missions d'explorations qui permettent d'étendre notre influence. Si l'on essaie de dresser un bilan de la présence française il sera très contrasté. A part la construction de Ventiane et l'aménagement de la navigation sur le Mékong, la France n'a pas investi au Laos. Durant la seconde guerre mondiale le pays est  administré par Vichy sous la férule des japonais.
           En 1945 le mouvement " Le Laos Libre " déclara l'indépendance du pays. Une période trouble s'en suivie. Dans les années 57 et 62 il y eut deux tentatives de gouvernement. A partir de 1964 les communistes agissent seuls avec le soutien vietnamien.

           Il faut savoir et ne pas oublier que pour lutter contre la guérilla les, americais lâchèrent sur le nord et l'est du  Laos ainsi que sur le nord du Cambodge 2 millions de bombes !!! soit 500 kg par habitant !!! Etait ce nécessaire de bombarder, qui?, avec cette force ???
            En 1997 le Laos entre dans l'Asean Group, ceci l'aidera à évoluer, je n'en doute pas mais il faut qu'il règle les problèmes internes avec les différentes ethnies et ce par la voie démocratique pour employer un mot qui est dans la devise du parti dirigeant.


Le Voyage.

    Dimanche 20 novembre je quitte Equinoxe pour rejoindre en avion Singapour, Bangkok, Udon Thani  et Non Kai, nord de la Thailande ou je passe la nuit.
Le lendemain je franchis le pont de l'Amitié et me voila après les formalités de visa, au Laos.

            Je change de l'argent dans une banque, pas possible de mettre les billets dans la poche, pour 200$ la caissière me donne 2 160 000 Kip en billet de 10 000 donc 216 billets.  Je prends le bus en direction de Van Vieng, jolie ville mais plus de touristes que de Laos. Beaucoup de routard et pas les meilleurs viennent ici, ils ne fument pas que des Malboros. Tout est fait pour le touriste, les guest houses et restaurants sont innombrables, une discothèque vient d'ouvrir, la Tailande n'est pas loin et les thaïlandaises viennent donner des cours aux débutantes laotiennes. Je ne m'attarde pas, le lendemain à 7h je suis dans le bus pour Phonsavan.

Le bus de 40 places compte 60 personnes, des chaises et tabourets sont disposés dans l'allée centrale entre les sacs de riz qui n'ont pas trouvé de place sur la toiture. On roule à droite et les routes sont bonnes, mais les bus sont lents et s'arrêtent très souvent. La moyenne se situe aux environs de 30km/h. Apres 5 heures de route je sens l'odeur caractéristique des mâchoires des freins chauffées au rouge, personne ne réagit, après quelques minutes je fais un signe au chauffeur. il stoppe et le voila avec pince et marteau sous le bus pour desserrer les mâchoires. Le convoyeur lui passe les outils. Tiens, me dis-je,  le convoyeur est bossu. En observant de plus près je vois un canon dépasser de la veste, l'ami était armé et pas bossu. Plus tard j'ai  obtenu l'explication. Il y a 2 ans dans cette région il y a eu une révolte de certaines ethnies ce qui explique les précautions prises.  Nous arrivons à Phonsavan à 17h après 10 heures de route. Un froid glacial me saisi, Phonsavan est situé sur un plateau à 1200m d'altitude et le vent souffle fort.

C'est ici que ce trouve la célèbre Plaine des Jarres. On ne connaît pas très bien l'origine de ces grosses pierres cylindriques creuses.







Elle sont parsemées dans cette vaste plaine. Certaines possèdent un couvercle, une est sculptée, l'hypothèse la plus vraisemblable: ce sont des tombes. Le mystère: d'ou viennent elles ? Elles sont en roche calcaire et pas de calcaire dans la région!

Un matin à 6h je faisais parti d'un groupe de laos alignés
et a genou pour l'aumône des bonzes.

Je suis allé également sur la rive gauche du Mékong à la recherche de la tombe de Henri Mouhot, l'explorateur et naturaliste français né à Montbéliard à qui l'on doit la découverte d'Angkor Vat. Il fit plusieurs voyage en Asie et s'est passionné pour le Cambodge et le Laos. Il est mort à Luang prabang épuisé par les fièvres à l'age de 35 ans.

La  route vers le Nord me dirige vers Borten, la frontière avec la Chine. Ici pas d'hôtel ou guest house, je me replie sur Luang Namtha. Ville paisible avec un marché intéressant ou j'achète du lao lao (alcool de riz a 50 degrés ).Proche des frontières avec deux pays voisins, la Birmanie au Nord-Ouest, la chine au Nord. La province montagneuse est peuplée de très nombreuses minorités, dont une forte proportion de lao Soung (lao des montagnes).
Le lendemain je reprends la route car ici pas grand chose à voir. Retour sur Oudom Say charmante ville étape, elle a était complètement détruite par les bombardements, aujourd'hui elle est la plaque tournante du commerce entre la Chine, le Vietnam et la Thaïlande.

             Retour sur Luang Prabang, le nombre d'heures accumulées depuis le départ m'incite à prendre l'avion jusqu'à Ventiane. J'apprécie tout particulièrement les bus locaux qui permettent de découvrir les paysages et les villages étant parmi les habitants, partageant leur vie. Mais les mêmes trajets au retour font perdre de précieuses journées. Une fois, j'ai choisi de voyager en bus de nuit, fatiguant certes mais 1 jour de gagné !

              Me voici donc au point de départ et prêt à quitter le Laos car j'avais prévu un voyage de 15 jours correspondant au visa pris à la frontière. Depuis 2 ou 3 jours le moral du capitaine n'était pas au beau fixe, quelque chose me tracassait, me préoccupait, comme si un élément extérieur m'empêchait d'avancer. Je n'ai pas eu à réfléchir longtemps pour remettre le moral au top.

             Apres une nuit de repos à Ventiane, je cherche le bureau d'immigration pour prolonger mon visa. J'ai décidé de rester 15 jours supplémentaires, je suis trop heureux ici.
Nous sommes vendredi et  "Jour National", notre 14 juillet, ensuite samedi et dimanche, ouverture lundi, trop tard mon visa fini demain. Lorsque le capitaine a pris une décision, il cherche les solutions et ne baisse pas les bras. Je fonce à la gare routière centrale et saute dans un minibus en direction de la frontière Thaï à 30 km. Une heure après je me retrouve en Thaïlande. Check in, je traverse la route et me pressente pour le check out, l'officier d'immigration Thaï me dit : " Mais vous venez juste d'entrer ! " . Pensant que cela pouvait être interdit je réponds: " oui mon visa était terminait et j'ai les bagages à l'aéroport ", il pouffe de rire et tamponne ma sortie de la Thaïlande, ce fut mon voyage le plus bref dans ce pays, 15mn. Nouveau visa et me revoilà pour 15 jours de plus au Laos !

                Apres avoir visité le Nord je me dirige  vers le Sud, nuit étape à Thakhek, seule ville ou je n'ai pas ressenti la gentillesse et la générosité des laotiens, aujourd'hui encore je n'explique pas pourquoi.
                En route pour Paksé, le Mékong décrit une grande boucle autour de la ville. C'est le Luang Prabang du Sud par sa position géographique mais nullement comparable.
               




Je me dirige rapidement sur le plateau des Bolovens, très peu de touriste dans ce coin pourtant magnifique. J'ai choisi le village de Tad Lo  comme escale.


Les Bolovens sont habités par des protomalais de l'ethnie Khaleune, ils sont animistes et ne s'habillent plus en costume traditionnel, ils sont très pauvres. Je suis aller passer un après midi dans le village de Tat Sung, avaient ils déjà vu un farang ? Certainement, mais à coup sur il y a fort longtemps. J'ai eu la chance de pouvoir photographier des enfants qui jouaient nus au milieu des poules et cochons et surtout de montrer les photos 






 Bien joué Capitaine tu vas être admis pour quelques heures dans la communauté. Je me suis assis à cote d'une qui fumait un cigare énorme. Un jeune regarde mes bras, il avance lentement ses doigts et tire sur les poils, nouveaux éclats rire. Les asiatiques sont pratiquement imberbes. J'hésitais à demander l'hébergement pour la nuit, après réflexion je poursuivais ma promenade  jusqu'à la hutte sacrée au centre du village, c'est la qu'ils  célèbrent le culte animiste.
                De retour dans le Lodge ou j'ai loué une hutte en bambou, je savoure ces merveilleux moments passés avec les enfants et les femmes de ce village. A ce moment Equinoxe est bien loin.

                Enfin arrive le lieu qui a été le motif principal de ce voyage au Laos.

               Au Sud de Paksé, de l'autre cote du Mékong, le ferry me transporte à Champassak. Je loue une bicyclette et sillonne les chemins de campagne en direction du VAT POU.


Dans cette province du sud, territoire mystérieux, autrefois faisant partie de l'empire du Tchen La ( VIIème siècle ), se dresse le Vat Phou ou "temple de la montagne". La tradition rapporte que jadis le seigneur Kammathan y faisait des sacrifices humains. Chaque année, un couple vierge , une fleur rouge sur l'oreille, était convié à boire du poison. C'est pour cette raison de nos jours lorsque fleurit le flamboyant rouge, c'est la fête de Vat Phou.

Le site archéologique le plus intéressant et le plus important du Laos. Vat Pou signifie temple de la montagne. Il est le berceau de la civilisation Khmer. Angkor au Cambodge  date du IXème siècle.





Le site est orienté suivant un axe Est Ouest, le sanctuaire et face a l'Est vers le soleil levant, la lumière. Les photos seront plus explicites que le texte et permettent d'admirer l'architecture Khmer des deux sites.


               Toujours plus au Sud en direction des îles du Mékong toutes proches du Cambodge.

              L'île de Không, la plus grande, avec ses voisines l'île de Det et l'île de Khône ont joué un rôle important dans l'amélioration de la navigation sur le Mékong, et ce à l'époque du protectorat français.
Sur Khône les français ont construit un ligne de chemin de fer de 14km, un pont, un poste de douane et un bureau de télégraphie. On peut encore aujourd'hui circuler sur le pont, et photographier la vieille locomotive. Les rails ont été démontés et utilisés comme clôture.

Le plus intéressant est de partager la vie des habitants de ces îles.
            La chance aidant, je me trouve sur l'île Không au moment de la fête de 3 jours, je reste donc pour les 3 jours. Quelle ambiance! Tôt le matin les stands  forains, quelquefois une simple couverture à même le sol, restaurants et marchands de tout ce qui peut exister dans le Laos sont à pied d'oeuvre. je prends plaisir à balader à travers les allées formées  par les stands dans une rizière (sèche et moissonnée). Au Laos on est jamais importuné, les vendeurs demande timidement si vous étes intéressé et une seule fois. Dans les villes également le chauffeur de Tuk Tuk propose leurs services sans insister. Le deuxième jour plus une chambre de libre dans les hôtels ou guest houses. Je loue une bicyclette pour faire le tour de l'île et quitter pendant quelques heures cette foule enivrante. Le soir 3 orchestres, heureusement assez éloignés du centre, fond le concours de la plus puissante sono.

Je retrouve 3 françaises rencontrées à Champassak, nous buvons un Lao au miel et nous allons vers une des trois  discothèques en plein air. C'est la première fois que je danse dans une rizière.
Nous sommes assis à une table avec des laotiens,  un homme d'un age respectable pensant que j'étais le grand frère ou l'oncle ... des jeunes françaises me demande l'autorisation de danser avec l'une d'entre elle.

Le Capitaine aime jouer des tours et je me prends au jeu en expliquant que j'étais très honoré et que la demoiselle était très heureuse de cette initiative, ce qui a, vous vous en doutez déclancher les éclats de rire des 2 autres copines.

 Le dernier jour, dés le matin l'allée principale était totalement barrée à la circulation, grand discours du 1er responsable du Parti de la République Populaire Démocratique. L'après midi clôture de la fête avec les courses de pirogues. 


Je retrouvais la civilisation de la capitale Ventiane pour me préparer au retour. Déjà 4 semaines que je suis au Laos, cette fois pas possible de prolonger le visa car Equinoxe doit s'impatienter, tout seul dans sa marina.

            Je retourne avec de belles images dans ma mémoire, plus belles que celle de mon appareil photo, et des moments inoubliables de ce peuple qui a moins souffert que les cambodgiens certes mais qui est un exemple de courtoisie et de gentillesse.

Rites et coutumes au Laos.

            Des rites très particuliers, mêlant bouddhisme et animisme, règlent les trois événements qui marquent la vie d'un laotien. Les laotiens croient à la réincarnation.

La naissance, comme la mort, est un événement très important. Le nouveau-né est protégé pendant 3 ou 4 semaines par des talismans et un objet symbolisant le sexe et placé sous sa couche, afin de lui porter bonheur. Cette période est appelée "You deuane ou You Kam". Généralement, un mois après la naissance, on organise une cérémonie de soukhouane, appelée "Ork deuane", sortie de "You deuane".

Le mariage est toujours célébré autour d'un grand soukhouane et précédé par une sorte de petites fêtes de préparation qui dure 2 ou 3 jours. Cette préparation est appelée "Oun dong" et a lieu chez la mariée. La cérémonie de soukhouane se passe également chez la future mariée. Le futur marié, accompagné de ses parents et amis, doit parlementer et offrir de cadeaux avant de franchir la porte. Le futur marié doit également apporter une dot plus ou moins importante suivant sa situation et la négociation préalable avec la famille de la future mariée.

Enfin, la mort est un dernier événement important. Pendant plusieurs jours avant la cérémonie funéraire, la maison mortuaire est déclarée "maison heureuse" ou " heuane di". Parents et amis boivent, jouent aux cartes le jour et la nuit, parfois ils chantent et dansent. Le costume de deuil est de couleur blanche, symbole de pureté. La toilette funèbre terminée, on revêt le corps de 2 habits, dont le premier, celui de la mort, à l'envers. Cette dualité symbolise le cycle éternel de la naissance et de la mort. On introduit, parfois, dans la bouche une pièce d'or, afin qu'il puisse vivre parmi les esprits.


Itineraire



















  

   



   

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